Eira Stark

La société nous impose des clichés qui montrent le modèle à suivre. C’est le cas dans la définition de la beauté mais aussi dans la réussite et l’épanouissement dans la vie en général.  Par exemple, une femme réussira sa vie, si elle a fait quelques années d’études, qu’elle est malgré tout en couple, qu’elle se construit une carrière professionnelle assez modeste puis qu’elle se marie et qu’elle devient mère. C’est ce que la société considère comme réussir sa vie. Et que vous le vouliez ou non, vous le pensez un peu. Et tout comme on formate la beauté ou la réussite, on idéalise aussi la famille parfaite ! Chez les Stark, c’était cette image que les voisins, les amis et même la famille un peu plus éloignée voyaient.

Elen avait parfaitement mené son parcours de femme épanouie. Tout le monde considérait sa vie comme une grande réussite. Sang-mêlée, diplômée honorable de Poudlard, elle avait continué deux années d’études et avait trouvé rapidement du travail comme assistante de soigneurs de créatures magiques. A l’occasion d’une Coupe du Monde de Quidditch, elle avait rencontré Philipp Stark. Philipp était un sorcier de Sang Pur allemand qui vivait depuis peu au Royaume-Uni pour ses affaires. Il était négociant. Un métier particulier qui lui demandait de nombreux déplacements. Un an après, ils se mariaient puis une année encore après naissait Gwen, première fille. Deux ans après, la famille aurait du s’agrandir avec un garçon, à la plus grande joie de la famille Stark qui avait plus de reconnaissance dans le genre masculin qui pouvait perpétuer le nom familial. Malheureusement, la grossesse d’Elen ne put se terminer dans de bonnes conditions et ce petit garçon tant espérer ne vînt pas parfaire cette famille.  Il ne fallut attendre qu’une année de plus pour voir l’arrivée du second enfant, une fille, Eira.

Malgré la perte douloureuse, Eira n’eut jamais la sensation d’être exclue, moins ou plus aimée au cours de son enfance. Elle avait l’impression que sa famille était parfaite comme ce que les autres pouvaient attendre. Ses parents n’étaient pas toujours très disponibles, son père souvent en déplacement, sa mère faisant des horaires particuliers, mais elle se débrouillait et ne manquait de rien. Elle aurait aimé mieux s’entendre avec sa sœur ou être plus proche de ses parents. Seulement, elle vivait dans une belle maison, avait des parents qui s’aimaient, une grande sœur, elle ne manquait de rien. Elle voyait sa famille régulièrement. A l’école, elle était bonne élève, avait une meilleure amie même si elle était timide et solitaire. Elle menait une vie telle qu’elle l’imaginait parfaite.

Lorsque sa sœur eut ses 11 ans, il se passa un évènement qui abîma sa vision idyllique de la vie qu’elle menait. Eira avait plusieurs particularité, elle se trouvait toujours où elle ne devait pas être, elle écoutait tout ce qu’elle ne devait pas écouter et elle ressentait facilement les sentiments des personnes qui l’entouraient. Ce jour-là, la petite fille n’aurait pas du être là où elle se trouvait. Mais étant discrète, on ne la remarquait guère. Elle surprit alors une dispute entre ses parents à cause d’une lettre  que Gwen n’avait pas reçue. A 8 ans et avec toute sa naïveté, Eira ne comprenait pas l’enjeu d’une telle lettre. Elle entendit des mots qu’elle ne comprenait pas tels que Cracmol, Moldu ou Poudlard. Elle parlait peu avec ses parents et ne demanda jamais des explications sur ce qu’elle avait entendu. A partir de ce moment-là, sa famille n’était plus si parfaite. Elle ne voyait plus ses grands-parents paternels et son oncle. Elle sentait une tension entre ses parents.

Elle eut enfin un début d’explication trois ans plus tard lorsqu’elle reçut une lettre d’une école en Ecosse. A partir de ce jour-là, une cassure s’est vraiment fait ressentir avec ses parents et sa sœur. Gwen lui en voulait et était jalouse. Quant à ses parents, elle n’arrivait plus à leur faire pleinement confiance. C’est à 11 ans et à 1 mois de rentrer dans une école de magie qu’elle apprit qu’elle était sorcière. Un détail qui lui avait toujours été caché. La nouvelle avait été dure à encaisser, non pas qu’elle était sceptique à l’existence de la magie. En grande lectrice qu’elle était, elle avait une grande imagination et elle aimait l’idée même de la magie et des choses incroyable qu’elle pouvait faire. Mais elle n’avait pas compris, on ne lui en avait jamais parlé. Elle découvrit alors sa famille sous un nouveau jour.

Elle avait la sensation qu’elle était la petite fille toujours à l’écart même dans sa propre famille si parfaite, à qui on ne racontait rien. Dans le fond, Eira savait qu’elle avait été protégée mais ça l’avait blessée, trop blessée. La famille Stark était parfaitement intégrée dans le monde moldu. Leurs amis étaient moldus pour la grande majorité et ils n’utilisaient la magie qu’à leur travail respectif. Après la déception qu’ils avaient connu avec l’aînée, ils s’étaient découragés et ne voulaient pas faire porter un lourd secret inutilement à leur cadette. L’explication n’avait pas convaincu Eira …