Un peu de calme ... ou pas [ LIBRE ]

Invité

Le silence était presque total dans le vieil amphithéâtre de Poudlard. Cet endroit était à présent abandonné depuis bien longtemps, se situant dans les peu fréquentés sous-sols de l’école de magie. Autrefois pleine de vie et d’ambiance, c’était maintenant une vaste salle emplie de poussière et de toiles d’araignées ayant pour simple et unique occupant une petite famille de souris qui avaient fuient le courroux des chats des élèves.

Sur la scène, une silhouette svelte. Ce n’était évidemment nul autre que Reuven. Il se tenait là, debout, les yeux fermés, droit comme un arbre, baguette à la main. Il était dans un état de profonde concentration, comme s’il était dans un autre monde. À ce moment l’a, le temps semblait avoir cessé de tourner. Les secondes devenaient des minutes, les minutes des heures. S’en était presque étrange. L’atmosphère était lourd et l’air très sec. Ce n’était pas la première fois que Reuven venait faire un tour dans cet endroit. À chaque fois qu’il avait besoin de calme pour mettre les choses au point, il se recueillait en ce lieu. Jamais personne, auparavant, n’était venu le déranger. Soudain, il ouvrit les yeux et ce fût comme si le monde avait recommencé à tourner. Ses yeux perçants fixaient le vieux rideau rouge, à présent gris de poussière et troué en plusieurs endroits. Et puis, aussi soudainement que cela puisse paraître, Reuven pointa sa baguette sur le morceau de velours rougeâtre et murmura :

- Duro …

Aussitôt, un filament de couleur grise s’échappa du bout de sa baguette et frappa le rideau de plein fouet. Durant trois secondes il ne se passa rien, puis, tout à coup, le rideau sembla se crisper sur lui-même et sa couleur vira d’un rouge salie à un véritable gris foncé. Avec un sourire en coin, Reuven s’approcha du dit rideau et déposa sa main dessus. Il avait parfaitement réussit son sortilège. Le rideau était maintenant fait de pierre. Alors qu’il contemplait son œuvre, Reuven perçut le bruit d’un pas. Rapidement, il pointa sa baguette sur le rideau une nouvelle fois, puis formula :

- Finite Incantatem.

Aussitôt que Reuven se tut, le rideau retrouva sa forme initiale. Le jeune Serpentard se retourna donc et entrevit une silhouette ombragée qui se dessinait au niveau de la porte. Il n’était donc pas seul …

17/09/1995

Lynn et Angeline venaient de sortir de leur salle commune en discutant. Elles avaient dans l'idée de se rendre dans la salle de musique pour jouer un peu pendant ce samedi après-midi. Les deux Serpentards étaient de plus en plus proches au plus grand plaisir de la blonde. Elles étaient toujours aussi différentes mais cela renforçait sans doute leurs liens.

En passant devant le vieil amphithéâtre, Angeline entendit du bruit à l'intérieur de celui-ci. Comme une voix lointaine. L'endroit n'était peu fréquenté pour ne pas dire pas du tout et que le fait qu'il y ait du bruit dedans étonna grandement la blonde. Elle retint Lynn par le bras et lui fit un signe vers la porte de l'amphi. Elle avait toujours été curieuse et ce jour, cela ne changeait pas.

15/02/1996

Cela faisait quelque temps déjà que Lynn n'avait pas passer du temps à jouer juste pour le plaisir. Guitare, piano, batterie, ce n'était pas important mais écouter un rythme ou une mélodie se créer sous ses doigts, était toujours satisfaisant. Lynn était donc très contente d'aller dans la salle de musique avec sa camarade. La musique était encore plus belle lorsqu'on la partageait.

Mais Angeline les fit arrêter rapidement sur leur chemin. Elles étaient encore dans les sous-sols, devant le vieil amphithéâtre. Lynn ne comprenait pas pourquoi elles s'étaient arrêtées. Mais en observant Angeline, elle supposa que la blonde avait écouté quelque chose provenant de l'endroit abandonné que la brune connaissait pourtant assez bien.

Autant en avoir le coeur net, Lynn poussa la porte pour constater de ses propres yeux ce qui avait attiré sa camarade. Elle aperçut sur la scène, devant l'ancien tableau, un garçon. L'obscurité de la pièce ne lui permettait pas d'en savoir plus sur l'individu. Que faisait-il ici tout seul ? C'était étrange.

"Salut." dit machinalement Lynn.

Invité

Aussitôt la silhouette s’approcha-t-elle de la scène, qu’une deuxième silhouette se dessina une nouvelle fois au niveau de la porte. Intrigué, Reuven plissa les yeux pour tenter de distinguer un visage, sans succès. Puis soudain, comme si elle surgissait de nulle part, une voix se fit entendre. « Salut. » disait-elle. Un petit mot, bref et sans aucune intonation. Une simple et morne salutation. Elle provenait de la première silhouette à avoir fait son apparition. Rapidement, Reuven jugea qu’il valait mieux savoir à qui il avait à faire. D’un saut, il descendit de la scène, sa baguette toujours en main, même s’il n’avait aucune mauvaise intention.

Au bout de quelques pas, il parvint à distinguer plus clairement ses interlocuteurs. Il s’agissait en fait de deux filles et donc, d’interlocutrices pour être exact. L’une d’elle était blonde et l’autre brune. Toute deux était de Serpentard si l’on se fiait à leurs cravates et à leurs blasons, mais en plus, Reuven les connaissait de vue, pour les avoir déjà aperçues à la salle commune et à la table de la Grande Salle. Elle paraissaient toutes deux plus vieilles, même si elles faisaient la même taille que Reuven. Il connaissait leurs noms, pour les avoir déjà entendu dans la dite salle commune. La blonde devait être nulle autre que Angeline Arès, la fameuse petite amie du préfet, quant à l’autre, il devait s’agir de Lynn Payne. Une Sang-Mêlé à ce que l’on raconte. Reuven ne les imaginait pas ainsi. Pour lui, les autres sorciers que ceux de Sang-Pur n’était que la racaille, les parias du monde magique. Pourtant, il en était tout autre si l’on se fiait à la personne qui se tenait devant lui. Celle-ci semblait noble et tout aussi fière que tout les autres. Elle imposait le respect, comme une vraie Serpentard se devait de le faire. À vrai dire, elle était même plutôt jolie. Enfin bref, Reuven répondit à son altercation dans le même ton de voix qu’il employait toujours, c’est-à-dire un ton froid et désintéressé. Il fixa les deux filles droit dans les yeux puis marmonna de façon neutre :

- Salut. Moi c’est Reuven. Reuven Wenlock. Je sais déjà qui vous êtes. Je peux vous aider ?

17/09/1995

Lynn était vraiment quelqu'un qui n'avait peur de rien. Elle était entrée dans l'amphi sans demander son reste, Angeline derrière elle. Elle vit alors une silhouette masculine sur la scène. Lynn la salua poliment et l'inconnu les rejoignit rapidement. En voyant le visage du garçon, Angeline eut un petit sourire crispé. Elle savait qui il était. Il fallait dire que tous les Serpentards le connaissaient. Angeline croisa les bras au moment où il ouvrait la bouche.

- Salut. Moi c’est Reuven. Reuven Wenlock. Je sais déjà qui vous êtes. Je peux vous aider ?

Ceci ne plut pas à la blonde sans trop savoir pourquoi. Elle lui répondit alors seulement en observant sa baguette qu'il avait toujours à la main :

"J'ai entendu du bruit. Sachant que cet endroit est tout le temps vide, on voulait vérifier qu'il n'y avait pas... De problème!"

La voix d'Angeline n'était pas aussi joyeuse que d'habitude.

Invité

Alors que Reuven s’attendait de nouveau à une réponse de la Sang-Mêlé, il fût surpris d’entendre Angeline lui répondre. C’était une bonne initiative. Dès le début, le jeune Serpentard trouva que la blondinette manquait d’assurance. En s’affirmant ainsi, elle venait de prouver qu’elle n’était pas du genre à se laisser faire. C’est bien. Reuven aimait ce genre de personne. S’il ne faisait pas part de ses opinions stéréotypées contre les familles moins nobles, peut-être même s’entendraient-ils bien. Comme il l’avait fait plus tôt pour Lynn, Reuven la balaya rapidement des yeux et tenta de dresser rapidement un portait de celle-ci, rassemblant toutes les bribes d’informations qu’il avait pu entendre par-ci, par-là.

Physiquement, elle aussi était jolie, au même titre que la brunette. Ses yeux bleus lui donnaient l’air inoffensive, mais son regard perçant lui donnait l’air d’être prête à toute éventualité. C’était un regard défiant et plein d’énergie. Son père travaillait au Ministère à ce qu’il paraissait. Tout comme le père de Reuven. Il connaissait aussi son grand frère, Matthew, un célèbre concepteur de balais que nul fan de Quidditch ne connaissait pas. Aussi il connaissait son petit ami, le préfet de Serpentard. Sortait-elle avec lui pour le pouvoir et l’influence qu’il possédait ou par amour ? Sûrement par amour, ce n’était pas tout le monde qui partageaient les mêmes valeurs que Reuven. Après cette brève analyse, il se décida à répondre de façon un peu plus courtoise que d’habitude, après avoir rangé sa baguette magique.

- Et bien il n’y en a pas. C’est un endroit que je fréquentes lorsque je recherche un peu de calme. Pour réfléchir ou bien m’exercer en fait …

15/02/1996

Reuven était assez connu chez les Serpentards pour ses opinions qui ne plaisaient pas toujours. Pour Lynn, chacun avait le droit de penser ce qu'il voulait même si elle n'était pas d'accord. Tant qu'elle n'était pas obligée de penser de la même façon, ça ne posait pas de problèmes.

Reuven était toujours assez froid et distant, mais Lynn ne jugeait pas cet aspect de sa personnalité. Après tout, on lui avait souvent reproché ce genre de choses. Reuven et Lynn avaient cette similitude de ne pas attirer les gens au premier abord. Certes, ce n'était pas pour les mêmes raisons, mais le résultat était le même : on les craignait un peu, ne sachant pas trop quoi penser d'eux. Cette idée fit esquisser un sourire à Lynn.

"Méfies-toi, certains pourraient penser que tu prépares quelque chose." dit Lynn levant un sourcil et un sourire en coin.

Invité

Cette fois, alors qu’il s’attendait à une réponse d’Angeline, ce fut Lynn qui répondit. À ce stade, tout devint intéressant. La réplique de la brunette amusa au plus haut point le jeune Serpentard. Sans parler de son expression faciale. Tant d’assurance ! Jamais il ne lui dira, mais Lynn venait de monter dans son estime. Reuven partait toujours du fait que tous étaient inférieurs à lui. Lynn était maintenant son égale. C’était une preuve flagrante de sa grande assurance en elle et de sa détermination. De plus, le ton qu’elle avait employé était assez mystérieux, ne faisant qu’attiser la curiosité de Reuven. Qui était donc cette jeune femme ? Sûrement pas la racaille qu’aurait eu tendance à croire Reuven. Elle lui semblait dès à présent si intéressante ! C’était décidé, il voulait maintenant la connaître. Peut-être pas aujourd’hui, ni demain, mais ils auraient l’occasion de se reparler, ça Reuven en était convaincu. Il se voyait un peu en elle. Certes, de façon très minime, mais ça aurait été exactement le genre de chose qu’il aurait dit face à son commentaire.

- Et si c’était le cas ?

Sa réponse était claire et net. Provocatrice, comme il les aimait ! Avec un sourire en coin, il dû réprimer un petit rire, histoire de ne pas perdre sa crédibilité. Dans son regard, on lisait la défiance et l’émerveillement à la fois. Non, évidemment il ne préparait rien, et il savait pertinemment que les deux filles le savaient aussi, mais il était intrigué. Que répondraient-elles à cette provocation ? Comment réagiraient-elles ? Reuven se délectait à présent de chaque seconde de silence lourd qui passait. Les dés étaient lancés, maintenant il fallait voir le coup de l’adversaire. C’était un jeu bien dangereux auquel il jouait et il le savait, mais il aimait ces discussions. C’était intelligent et rusé et ça devenait très rarement ennuyeux …

15/02/1996

Reuven était visiblement en train de défier les deux Serpentards, ou tout au moins Lynn. Son sourire ne s'estompa pas, bien au contraire. Il était rare qu'on lui tienne tête, et ce même dans les disputes entre amis qu'elle avait pu avoir. Tous connaissaient suffisamment son mauvais caractère et son impulsivité pour éviter de la pousser dans ses retranchements.

Mais là, la conversation restait plaisante. Il n'y avait pas d’agressivité. Pour Lynn, ce n'était qu'un jeu. Elle avait toujours été distante avec les autres, et ce trait de caractère s'était accentué après sa rupture avec son premier petit ami, ayant des difficultés à faire confiance. Maintenant, elle était toujours la même, dure avec elle-même et avec les autres, sauf qu'elle savait jouer de cette personnalité, sinueuse comme un serpent.

Reuven était difficile à cerner puisqu'il mettait une barrière entre lui et les autres. Ce n'était pas un problème de confiance pour lui, mais un problème de supériorité. Qu'importe ! La distance était la même.

Lynn tapota machinalement sa baguette qui dépassait de sa poche.

"Nous devrions alors nous occuper de toi !" dit la brune fronçant les sourcils.

Elle se permit d'impliquer Angeline. D'abord parce qu'elle était son amie et ensuite, parce qu'elle avait la sensation que la blonde appréciait guère ce Serpentard qui donnait peut être une image stéréotypée des familles nobles de sang pur loin de celle des Arès. Lynn prit sa baguette et la fit tourner dans ses doigts comme une baguette de batterie.

17/09/1995

Angeline s'était mise en retrait par rapport à Lynn et Reuven Wenlock, les bras croisés. Pourtant, elle était d'habitude en première ligne, disant tout haut ce qu'elle pensait mais il lui semblait qu'il valait mieux laisser Lynn faire face à Reuven Wenlock. Sinon, elle se serait peut-être énervée trop vite à cause de son impulsivité. Là, derrière eux, elle regardait leur échange avec un certain plaisir qui se voyait sur son visage. En effet, un sourire s'était dessiné sur ses lèvres. Elle était comme extérieure à leur discussion bien qu'elle puisse intervenir à tout moment. Lorsque Lynn sortit sa baguette, Angeline se retint de rire. Lynn n'était pas une bagarreuse. C'était plus de la mise en scène. Elle s'appuya sur un siège poussiéreux qui se trouvait à sa gauche et attendit que Reuven Wenlock réponde quelque chose.

Invité

Alors là, c’était le comble du bonheur. Jamais Reuven n’avait rencontré une telle personne, du moins pas depuis très longtemps. Et dire que quelques heures plus tôt, sachant qu’elle était de Sang-Mêlé, il n’aurait même pas accordé un simple regard à la jeune femme. Les choses étaient à présent tout autre. Reuven était amusé, surpris, intrigué et intéressé à la fois. Lui qui, d’habitude, était un être las et fatigué par le monde lui-même, se sentait à présent totalement différent. Pour la première fois de sa vie, il avait un doute sur ses propres opinions. Après tout, peut-être avait-il tout faux sur les sorciers autre que de sang pur ? Peut-être étaient-ils des gens aussi noble et honorables que les autres ? Enfin bref, l’heure n’était pas à la remise en doute de soi. Il fallait maintenant trouver une réponse intelligente. La joute verbale ne faisait que commencer et Reuven devait trouver la bonne réplique, pour ne pas y mettre fin avec un goût amer. Il voulait à tout prix aller plus loin. Il lui fallait continuer ce combat. Il s’ennuyait beaucoup ces derniers temps et enfin, il y avait de l’action.

Avec regard toujours aussi provocateur qu’à son habitude, son petit sourire mesquin en coin ne faisait que se rajouter au décor. Derrière la brunette, Angeline, les bras toujours croisés, semblait se retirer de ce véritable duel. Cela faisait longtemps que Reuven n’avait pas eu un adversaire digne de ce nom. La plupart du temps, les gens s’emportaient vite, et lâchaient rapidement un flot d’insultes et de vulgarité. Là, c’était autre chose. C’était un combat, mais un combat comme il n’y en avait pas deux. C’était calme et sans agressivité, docile et sans violence. Aucune insulte et aucune attaque personnelle, juste des paroles réfléchies et bien placés. C’était précis. C’était propre. Dans les règles de l’art. Devait-il sortir sa baguette lui aussi ? Peut-être que cela serait trop provocateur. Même si Reuven ne doutait pas de ses talents magiques, il ne voulait pas du tout entamer un duel. De plus, il Lynn avait été la première à sortir sa baguette et il ne fallait pas qu’il donne l’impression d’être pris au dépourvu et d’avoir peur, puisque ce n’était pas le cas. C’était un vrai jeu d’échec, où il fallait anticiper les mouvements de l’adversaire. La Serpentard avait bien calculé son coup, mais Reuven était intelligent et il ne tomberai pas dans le piège. Toujours le sourire aux lèvres, il leva tout doucement ses avant-bras, puis murmura doucement et avec un petit ton d’ironie dans la voix :

- Je me rends … vous m’avez démasqué.

17/09/1995

Angeline s'était mise légèrement en retrait enfin c'est ce qu'elle croyait. Finalement, elle avait plus l'impression que c'était Reuven Wenlock qui l'ignorait complètement. N'était-elle pas assez bien pour mériter un minimum de considération venant de ce quatrième année? Mais c'était peut-être de sa faute. Elle aurait sans doute dû intervenir dans la conversation ou alors montrer un certain intérêt pour lui même si celui-là était feint.

Elle ne se préoccupa plus de ça lorsqu'il répondit. Angeline fut surprise par la réplique de Reuven Wenlock. Elle s'attendait à tout sauf à ça. Elle se retint de rire et préféra faire comme sa camarade. Entrer dans le jeu. Elle donna une petite tape amicale sur l'épaule de Lynn et tout en regardant ses ongles, déclara sérieusement :

"C'était trop facile!"

Elle tourna la tête de l'autre côté pour signifier son mécontentement fictif.

15/02/1996

Lynn s'attendait à tout sauf à ça de la part de Reuven. Il était étonnant qu'il abdique aussi rapidement et aussi facilement. C'était bien loin de sa réputation. Il préparait probablement quelque chose vu le ton ironique qu'il avait employé. Il fallait mieux qu'elle reste sur ses gardes bien que la Serpentard ne s'attendait pas à une attaque physique du quatrième année. Seul contre deux sixième année, il aurait été inconscient de tenter quelque chose. Et puis, ce n'était pas son genre. Peut être que l'ironie était une façon de se moquer d'elles. Mais Lynn ne réagit pas. Finalement, peu de choses l'atteignaient.

Angeline fut la plus rapide pour répondre. Et Lynn sortit de sa réserve aux mots de sa camarade. Elle ne put réprimer un léger rire. Angeline qui paraissait être sortie de la conversation, y rentrer par la grande porte.

"C'est vrai, d'habitude les quatrièmes années sont plus coriaces." affirma Lynn ayant repris son sérieux.

Ses dires pouvaient faire croire que les deux Serpentards avaient l'habitude de martyriser les élèves de tout Poudlard. Hors c'était loin d'être le cas, enfin, dans le cas d'Angeline.

Concernant Reuven, il était probablement plus coriace que la majorité des élèves.

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Et voilà que ça repartait de plus belle ! Contre toutes attentes, ce fût Angeline qui répondit la première ! Décidément, à chaque fois que Reuven s’attendait à la réponse de quelqu’un, c’était l’autre qui parlait. Enfin, la blondinette entrait dans la partie. Deux contre un, était-ce juste ? Peut-être pas. Reuven n’était pas du genre à se laisser impressionné par l’avantage numérique qu’avaient les deux jeunes femmes. Certes, avoir quelqu’un de son côté aidait, mais c’était futile face à quelqu’un qui savait mené une joute verbale comme il se doit. Reuven était de ceux qui savaient ce qu’ils faisaient. D’ailleurs, la réplique d’Angeline était assez précaire. Elle était naïve et sans réelle force de frappe. Reuven ouvrit la bouche pour répondre, lorsque Lynn ajouta son commentaire. Là, ce devint compliqué. Les choses s’étaient corsés. Pour la première fois depuis le tout début de leur discussion, Reuven fût pris de court. Il ne s’attendait pas à une attaque aussi directe et aussi frontale aussi tôt dans le duel. Certes, ça allait arriver, ça il en était sûr, mais il aurait cru que les deux Serpentard ne l’attaquerait ainsi qu’en dernier recours, bien plus loin. Soit elle voulaient en finir vite, soit elle n’avaient plus d’idées. Ne sachant pas s’il devait être déçu ou encore fier d’eux, Reuven préféra voir les choses comme si elles savaient ce qu’elles faisaient. Maintenant il fallait trouver une réplique à son tour. À priori, il devait frapper plus fort que les autres fois, sans pour autant tomber dans la vulgarité ou l’attaque personnelle. Il ne l’avouera pas, même à lui-même, mais là, il eut de la difficulté. Il fallait réagir vite et bien et c’était là le défi. Il lui fallait être précis, comme les autres fois. Le regard plein de confiance que les deux jeunes femmes lui lançaient ne l’aidait pas du tout non plus. C’était assez déstabilisant, même carrément intimidant, mais pas assez pour Reuven. Il avait plus d’un tour dans son sac, et il ne comptait pas du tout en rester là. Soudain, il se mit à ricaner puis lança :

- Vous avez confiance en vous, j’aime ça …

Puis, il releva la tête, un sourire malicieux en coin, et murmura contre toute attente :

- Peut-être un peu trop même …

Puis, il hocha un sourcil. Ensuite, il baissa il esquissa un sourire presque diabolique puis … ne fit rien. Il attendait de voir la réaction des deux jeunes femmes. Son regard perçant sondait ses opposantes, qui soutenaient son regard. Peut-être cela suffira-t-il à les inquiéter ? Non sûrement pas, cela ne rendra que les choses plus intéressantes qu’elles ne l’étaient déjà, ça il en était sûr.

17/09/1995

Angeline n'était pas quelqu'un de dur ou de cassant. Elle était d'une nature extrêmement gentille. Une vraie Poufsouffle dans le corps d'une fausse Serpentard aurait dit son jumeau, Evan. Mais, les rares fois où elle se mettait en colère, Angeline ne parlait plus et agissait. Duels ou combats à la moldue. Peu importait le moyen. Il fallait qu'elle fasse mal physiquement. Les mots ou les répliques cinglantes n'étaient pas du tout son truc. D'ailleurs, Reuven Wenlock dut le remarquer. Juste après sa courte phrase, elle le vit ouvrir la bouche pour vouloir répondre rapidement quelque chose mais Lynn ne lui en laissa pas le temps.

Cela ne plut guère à Angeline. Elle avait l'impression que Lynn était la seule qui pouvait protéger le duo qu'elle formait et dans le regard du Serpentard, elle sut qu'il pensait la même chose. Angeline n'était pas une petite chose fragile qui avait besoin d'être protégée par ses parents, par ses frères ou encore par ses amis. Elle savait que Lynn ne voulait pas prendre la place de protectrice à cet instant mais Angeline le ressentit ainsi. La blonde, blessée, se redressa même si cela ne servait à rien vu sa petite taille, elle serait toujours aussi ridicule à côté de Lynn ou de Reuven Wenlock.

Le quatrième année prit la parole. Angeline dont la colère augmentait au fur et à mesure de la conversation se mit à sourire. Qu'est-ce qu'elle en avait à faire qu'il aime le fait qu'elles aient confiance en elles? Franchement! Et elles n'avaient pas trop confiance en elles-même. Elles savaient juste ce qu'elles valaient.

"Pourquoi? Tu sous-entends que nous devrions avoir peur de toi?" demanda-t-elle en le fusillant du regard.

Sa question posée, Angeline fit un petit bruit de dédain qu'elle avait appris pendant tous les repas mondains qu'elle avait fait avec sa famille. Elle voulait lui montrer que la simple idée d'avoir peur de ce petit quatrième année était absolument absurde.

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Cette fois, et pour la première fois de la conversation, il ne fût pas surpris de l’identité de la personne répondant. Malgré le fait que celle-ci était en retrait, Reuven lisait dans son visage une animosité grandissante envers son égard. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’Angeline n’intervienne, il en était sûr. C’était enfin arrivé. La réplique cinglante de la blondinette était plus réfléchie et plus préparée que la dernière fois. Encore une attaque directe. Reuven aurait préféré que ses adversaires restent plus général dans leurs propos, mais il était hors de question de tomber à leur niveau. Le jeune Serpentard décidait faire cela selon les règles de l’art. Même si elles se laissaient aller, lui, ne tomberai pas dans le panneau. La vulgarité aurait ensuite pris le dessus et les insultes auraient commencées à pleuvoir … hors de question ! Ainsi donc, malgré la grande tentation d’attaquer directement lui aussi, il décida de rester classe et ne pas perdre sa maturité, ou du moins, son semblant de.

- Peur de moi ? Quelle méprise cela serait ! Je suis un pacifiste inoffensif qui tient la violence en horreur, mesdames !

La scène était assez drôle à voir, même si ce n’était pas là ce qu’il y avait à comprend. Le jeune Reuven avait utilisé un ton faussement théâtral et volontairement absurde e très exagéré. Le sourire qui était sur ses lèvres ne s’estompa pas pour autant, comme figé sur son visage calme et serein, mais dont les yeux montrait toute la concentration et la réfléxion qu’il fallait pour mener une telle bataille verbale. Toujours avec calme, ses yeux ne cessaient de balayer la pièce et de se poser sur les jeunes femmes, à tour de rôle. Qu’allaient-elles répondre ?

15/02/1996

La situation échappait au contrôle de Lynn. L'animosité qu'avait Angeline vis à vis de Reuven, lui faisait montrer un visage que Lynn ne connaissait pas de sa camarade de dortoir. Angeline paraissait tellement douce, avenante et gentille qu'on en oubliait facilement, qu'elle restait une Serpentard, fière et avec du caractère quand il le fallait.

Il était vrai que les apparences étaient très souvent trompeuses. Lynn en faisait l'expérience quasiment tout le temps. Si Josh n'avait pas cherché à voir plus que ça, ils ne seraient probablement pas ensemble. Au final, ça marchait aussi pour Angeline qui n'était pas que la jolie blonde parfois extravertie. Et peut être qu'il en était de même pour Reuven. Il n'était peut être pas qu'un jeune homme arrogant de sang pur, qui méprisait les autres qu'il ne considérait pas à la hauteur.

"Alors finalement les apparences peuvent être trompeuses." dit Lynn sarcastiquement au Serpentard.

Lynn ne croyait guère aux paroles de Reuven et elle avait l'impression qu'il se fichait ouvertement d'elle. Elle aurait pu partir au quart de tour dans l'énervement. Mais puisqu'il voulait jouer à ce jeu, Lynn décida de partir sur ce terrain.

"Alors saches que nous n'avons pas trop confiance en nous mais nous connaissons seulement nos qualités comme nos défauts. Et c'est ce dernier point qui nous valorise le plus." exposa-t-elle doucement mais avec un ton assez autoritaire.

Lynn se demandait vraiment où Reuven voulait en venir, mais elle n'était pas du genre à se laisser faire ou marcher sur les pieds et encore moins par un plus jeune qu'elle.

Esprit Frappeur Nombre de messages : 7

Peeves ne savait pas quoi faire. Les élèves étaient dans la Grande Salle et là-bas impossible de leur faire une mauvaise blague. Les professeurs lui sauteraient tout de suite dessus et pourraient appeler le Baron Sanglant. Ça, il en était hors de question. Il ne voulait pas que sa Seigneurie soit dérangé pour si peu. Il se mit à siffler tout en se dirigeant vers les cachots. Il ne savait pas très bien pourquoi il se rendait là-bas. Étant le quartier des Serpentard, il ne trouverait aucune victime mais tant pis, il était parti... Il voletait tranquillement dans un couloir lorsqu'il entendit des voix dans l'ancien amphithéâtre. Il se frotta les mains et se rendit invisible. Il pourrait peut-être apprendre quelque chose d'intéressant alors il ne valait mieux pas se faire repérer. En tout cas au début. Il traversa la porte en silence et vit trois adolescents. Un garçon blond et deux filles, une brune et une blonde. Aucun de leur visage ne lui dit quelque chose ce qui le contraria légèrement mais il resta muet et alla se mettre à droite du petit groupe. Il les écouta attentivement...

15/02/1996

Il paraissait que Lynn avait réussi à clouer le bec de Reuven. Elle était à la fois satisfaite et déçue par son comportement. Evidemment, elle pouvait être contente d'elle, ce sang-pur qui se croyait plus malin que les autres, ne trouvait rien à dire à une pauvre sang-mêlé. Ça remettait les choses à leur place et c'était agréable. Mais d'un autre côté, que le Serpentard se défende si peu était triste. S'il avait eu en face de lui des élèves d'une autre maison, il aurait fait preuve d'aussi peu de persévérance. Il ne fallait pas s'étonner que les Serpentards perdaient peu à peu de leur réputation.

Lynn attendait malgré tout une réponse ou un signe lorsqu'elle sentit un courant d'air frais. Néanmoins, elle ne voyait rien. Ce vieil amphithéâtre manquait cruellement de lumière. En fait, il manquait de tout, il n'y avait rien dans cet endroit, ni lampe, ni livre, rien qui pourrait permettre de travailler. Seulement de la poussière. Lynn se demanda alors pourquoi l'accès à cet endroit n'était pas condamné ou alors pourquoi il n'était pas utilisé par les professeurs.

Malgré ses quelques pensées qui lui occupaient l'esprit, Lynn commençait à perdre patiente.

"Nous n'avons plus grand chose à faire ici." dit-elle à Angeline.
"Nous devrions peut être y aller." proposa-t-elle.

17/09/1995

Reuven ne répondit rien. Il n'y avait peut-être rien à répondre mais cela faisait bizarre à Angeline de voir Reuven debout devant elles sans rien faire. Elle était en train de se demander ce qui pouvait bien se passer dans la tête du Serpentard quand elle sentit un petit courant d'air frais. Elle eut ensuite l'impression que quelqu'un les observer. Donc lorsque Lynn lui dit qu'il serait temps de partir, Angeline en fut soulagée. La blonde secoua vigoureusement la tête et souffla :

"A un de ces jours... Enfin si tu retrouves ta langue!"

Elle lui fit un petit sourire en coin, moqueuse et fit demi-tour. Elles allaient enfin pouvoir aller dans la salle de musique. Angeline regretta d'avoir entendu du bruit dans le vieil amphi et d'avoir voulu entrer pour vérifier. Après tout elle n'était pas préfète. Qu'est-ce qu'elle en avait à faire? La blonde mit dans un coin de sa tête la note de ne plus s'occuper des affaires des autres.

15/02/1996

Lynn n'était absolument pas désolée de laisser Reuven comme un abruti, seul. Après tout, il l'avait cherché. Il se pensait bien meilleur que ce qu'il n'était en réalité et cela fit sourire Lynn. L'idée qu'un quatrième année se pense supérieure à elle comme il le faisait sentir était hilarante.

Angeline avait l'air aussi contente qu'elle de partir de cet endroit poussiéreux. Et Lynn en fut presque soulagée parce que rester à se regarder dans le blanc des yeux n'était franchement une situation adaptée au caractère de la Serpentard. Elle aurait pu devenir méchante si elles étaient restées plus longtemps en présence de ce poisson rouge.

C'est donc de bonne humeur qu'elle tourna les talons et rejoignit la porte, oubliant déjà cet interlude, et pensant aux mélodies qu'elles joueraient dans la salle sur musique.

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