Attente et rencontre (suite)

Quelque chose l'avait froissé. Ça se sentait. Cela se ressentait. Les mains dans les poches, le regard baissé, ça ne lui ressemblait pas. Mais surtout la neutralité de sa réponse. Mais qu'avait-elle dit de mal ?
Kate essaya de se repasser mentalement les phrases qui s'étaient échappées les unes après les autres de sa bouche. Mais rien ne lui venait. Rien d'évident, en tout cas.
Et si elle ne connaissait absolument pas Benjamin, en fin de compte ? Qu'il la trouve ridicule ? *Oh, et puis on est plus tellement à ça près.* pensa elle pour elle même, afin de se redonner courage. Si elle était là, avec lui, elle avait bien le droit de lui poser la question.

"Je... J'ai dit quelque chose de mal ?" dit elle d'une voix fluette.

Finalement, elle redoutait la réponse, autant que Benjamin devait redouter la question. Pendant un instant, elle eu l'impression de tout gâcher. Après tout, elle était la reine des gaffes.

[H-J : Désolée, gros manque de temps en ce moment, si ça te bloque pour répondre, ce que je comprend, tu peux m'envoyer un MP pour que je modifie !]

Naturelle. Il fallait rester naturelle ! Pourquoi ces mots simples paraissaient aussi compliqués, d'un coup ? La réponse de Benjamin soulagea un peu Kate, qui sourit en se remettant une longue mèche de cheveux blonde derrière l'oreille. C'était pourtant si facile.

"Oh, vraiment bien ! Déjà, la rentrée est nettement moins stressante que l'année dernière. Enfin, on va dire que ça fait bizarre de ce dire qu'avant, c'était nous qui étions complètement perdus..." dit elle dans un sourire songeur.

C'était vrai que le début d'une première année est toujours difficile, sans aucun repère. Or, cette fois tout était complètement différent. "Le seul regret, c'est qu'on n'a plus aucune excuse pour traîner dans les couloirs... Les salles, on sait où elles sont !"
Kate avait toujours été de nature un peu rêveuse, et traîner les pieds avait toujours été une de ses plus grandes spécialités. Heureusement pour elle, elle n'était pas toujours en retard, mais souvent parmi les derniers arrivés.

"Et puis les cours, ça va... Enfin, il y a juste en potion. Je crois que même un troll réussirait mieux que moi !" dit elle pince sans rire.
La précision, et l'adresse avait toujours été ses grands points faibles. Et inutile que la minutie était une qualité grandement apprécié en matière de préparation de potion ! "Et toi ?" lui demanda t-elle, toujours aussi curieuse.
ça faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas vue, et était bien contente de pouvoir l'entendre parler de lui.

"Un peu ? Tu te débrouilles même très bien en pratique !"S'étonna Kate.

Benjamin avait toujours été presque premier dans pratiquement toutes les matières, pratique et théorie confondue. En tout cas, aux yeux de Kate il s'en sortait vraiment bien ! "En tout cas, je me souviens qu'en DFM, tu avais eu la note maximale en pratique !" Dit elle, cherchant une preuve à l'appui.

Kate continuait à marcher en écoutant Benjamin. C'était agréable de prendre son temps, à flâner avec le beau Gryffondor. C'était ce qu'elle n'avait sûrement pas assez fait l'année dernière, passer du temps avec lui. Et d'ailleurs, cela lui avait bel et bien manqué.

"Mais mes amis moldus me manquent plus qu'avant, je trouve!" dit il alors.

Effectivement, comme Benjamin était né moldu, ça devait être difficile de quitter un monde pour en rejoindre un autre, d'un seul coup, sans en avoir été préparé. Kate avait toujours eu un respect incroyable pour les personnes qui occupaient ce statut. Elles étaient bien courageuses. D'ailleurs, l'écusson qui brillait sur sa poitrine en était bien la plus belle preuve !

"Oui, je pense que je peux comprendre ! C'est normal, aussi... ça doit être dur de garder le secret. Enfin, si tu ne leur a rien dit !" dit elle, naïvement. Elle ne connaissait pas grand chose des relations moldues, et sorcière, elle même n'aillant pas tellement à s'en occuper, si ce n'est de tenir son langage et ses expressions devant la clientèle du restaurant.

"Au fait, ta sœur, elle a quel âge, maintenant ? C'est à la fin de cette année que vous allez savoir si c'est une petite sorcière ou non, non ?"
C'était très certainement impossible, car le fait d'obtenir des pouvoir magique en étant né de deux parents moldus était déjà rare. Mais lorsque Benjamin avait découvert que son cousin Barry, l'était aussi, tout peut bien être possible !

Lorsque Benjamin lui donna sa définition sur ce qu'était la "Chimie", Kate ne pu s'empêcher de rire avec lui. Finalement, le mot chimie en lui même était plus claire que les trois quarts des mots prononcés dans cette phrase ! Les moldus devaient être bien intelligents pour retenir tout ça d'une seule traite. Enfin, en même temps, peut être que le cours d'histoire de la magie leur paraissait tout aussi incompréhensible que la chimie pour les sorciers !

Quand Benjamin fit un aparté sur son cousin, et parla un peu de sa soeur, la blonde ne pu s'empêcher de penser qu'ils étaient tous radicalement différents, d'une même famille. C'était une mixité de caractère étonnant, alors que pourtant, ils s'entendaient incroyablement bien. Enfin, pour Barry et Benjamin, en tout cas. Concernant sa soeur, Kate n'avait pas vraiment entendu de choses à son sujet. Mais de toute manière, une fratrie, même en se faisant tous les coups bas possible et inimaginable, reste soudée.

"Hum.... J'étais vraiment une enfant lunatique et survoltée. tout le temps en train de bouger !"dit elle, songeuse. "J'avais horreur de rester enfermée dans un même endroit... Il m'arrivait de piquer de véritables crises de colère lorsque j'étais punie."Dit elle, se remémorant certains après midi qui lui semblaient un véritable calvaire.
Des souvenirs surgissaient petits à petits. C'était difficile de mettre un mot sur son enfance, sans se faire de reproches. Son frère, sa cousine et elle avaient vécu de véritables mini-aventures... A l'échelle d'un enfant. Mais c'était suffisant pour qu'il soit difficile de mettre des mots dessus."En même temps, c'est difficile de définir vraiment le caractère que j'avais, par ce que je ne suis jamais allée à l'école. Donc j'ai jamais eu vraiment d'amis... Et on a toujours un comportement différent devant des amis que devant sa famille !"dit elle pour terminer sa réponse. "Je crois que tout le monde savait déjà que j'étais une sorcière avant même que mon frère n'entre à Poudlard ! "

Kate pouvait bien se rappeler de ses journées où elle était condamnée à regarder son frère jouer avec sa cousine pendant qu'elle, était consignée dans sa chambre. Heureusement pour elle et son entourage, ce n'était arrivé que rarement.

"ça m'arrivait, oui." dit elle en hochant la tête."Mais bon, j'étais petite aussi, ça pardonne !" dit elle en souriant.
C'est justement ce côté taciturne qui avait valu à Kate des mésaventures avec ses émotions. Elle n'en était pas fière, loin de là, mais n'aimait pas trop qu'on les étales, choses que son frère adorait. Il y avait même une fois où elle avait brisé le verre d'une boule à neige venant de Paris qu'elle affectionnait particulièrement, seulement en faisant claquer la porte de sa chambre. La blondinette en avait été tellement triste d'avoir du jeter cette boule, qu'elle avait pleuré tout l'après midi.

Kate hocha à nouveau la tête en toute réponse à Benjamin. C'était vrai que lorsqu'elle était arrivée à Poudlard, les cours, les amis et les allés et retours dans le château lui avait énormément servit à canaliser son énergie, ce qui devait certainement la rééquilibrer au niveau de ses émotions.

"Si tu n'es pas allée à l'école, tu faisais quoi de tes journées?"demanda alors Benjamin, ce qui fit sourire Kate.
C'était vrai que pour elle, c'était assez évident. Mais pour ceux qui y était allés, ça l'était beaucoup moins !

"Oh, tu sais, on ne chômait pas pour autant !" dit elle alors en lui souriant. La plus part des gens avaient cette idée reçue, il fallait l'admettre. "Le matin, c'était ma mère qui nous donnait des cours, à mon frère et à moi. Les bases pour savoir lire, écrire -sans fautes- et compter -Ce qui inclue le calcul-. Enfin, comme vous ! Après, la curiosité vient d'elle même, pour aller plus loin." expliqua elle en méditant sa réponse. Contrairement aux autres enfants, Les Rayckler n'avaient jamais eu de vacances. Et d'ailleurs, travaillaient même un peu plus le dimanche, car c'était celui où son père et sa mère avaient enfin un peu de repos et ne travaillaient pas au restaurant.
"Et les après midis, on avait le temps d'aller jouer dehors lorsqu'il faisait beau, ou dans une des maisons, lorsqu'il faisait moche. Mais on était pratiquement toujours tous les trois ensemble." dit elle. Elle marqua une courte pause avant de poursuivre."D'ailleurs, heureusement que je ne suis pas allée à l'école. Je ne sais pas si j'aurais eu le même goût pour le travail que je ne l'ai maintenant." dit elle en se redressant un peu. Elle ne savait pas si sa phrase voulait dire grand chose, mais ce n'était sûrement pas bien grave.