Lucine Bonival

Ma mère et moi étions installées quelques jours plus tôt à Londres, dans un petit appartement miteux et pas très bien isolé. J'étais donc tombée malade, et c'est frissonnant, avec le nez légèrement pris que j'allais faire ses emplettes au chemin de traverse. Ma mère avait refusé de m'accompagner, sous prétexte que "Quelqu'un pourrait me voir, ma chérie, tu comprends ?"
Oh oui, c'est évident que tout le monde déteste les sorciers tristes qui ont perdu (même pas définitivement), leurs pouvoirs.

Je lui en voulait d'autant plus aujourd'hui pour une double raison. Non seulement elle avait refusé de m'accompagner, alors que je ne parlais pas très bien la langue, et qu'en plus il y allait y avoir du monde, (chose à laquelle je n'avais plus été habituée depuis longtemps). Mais je lui en voulait aussi car pendant le déménagement, ma baguette magique c'était brisée en deux, et fendue dans le long, laissant le crin de licorne apparent ternir de plus en plus, jusqu'à presque devenir noir. Heureusement pour moi, Ollivanders était réputé dans le monde entier, et j'allais enfin pouvoir le rencontrer en chair et en os, pouvant lui expliquer mon problème. Doué comme il est, il allait certainement pouvoir faire quelque chose pour cette baguette cassée.

Ce fut d'ailleurs la première chose que je fis. Après avoir demandé à maintes reprise mon chemin, sans toujours comprendre les réponses à cause du bruit, et du débit élevé des paroles, la boutique d'Ollivanders se dressait devant moi. Il y avait déjà un peu de monde à l'intérieur, essentiellement des petits sorciers et sorcières, qui ne devait pas dépasser les 12 ans, accompagné de leurs parents, eux.
Je fis la queue patiemment, attendant mon tour, touchant ma baguette dans mon sac, comme pour vérifier qu'elle n'allait pas transplaner seule, m'abandonnant définitivement.

12/10/1982

Les quelques jours qui précédaient la rentrée du premier Septembre à Poudlard étaient toujours le moment le plus chargé pour le commerçant du Chemin de Traverse. Les petits première année faisaient la queue avec leurs parents attendant l'instant où ils découvriraient leur première baguette magique. Peu de sorcier gardait cette dernière. Les gens changeaient, murissaient, faisaient des choix qui ne convenaient plus à leur baguette qui était, pour Damon, une entité à part entière.

La rentrée avait lieu dans quatre jours et les retardataires étaient comme chaque année bien au rendez-vous chez lui. Il avait même vendu une baguette à un Bulgare qui rentrait à Durmstrang. La réputation du magasin l'épaterait toujours autant. Mais pour le moment, il avait trouvé la baguette faite une petite fille rousse. Fière de lui, il emballa convenablement la boîte et lui tendit en disant :

"Je suis sûr que vous ferez de grands choses ensemble !"

Il lui fit un dernier sourire et regarda la fillette et son père sortir de la boutique. La cliente suivante était une jeune fille qui n'était pas en première année, cela se voyait mais elle dégageait le même stress qu'eux. Il l'observa quelques secondes pour mieux l'appréhender et la salua :

"Bonjour, mademoiselle ! Que puis-je faire pour vous ?"

Chaque client fut servit rapidement, et efficacement. Je n'avais pas été mise au courant que le célèbre Garrick Ollivander avait été remplacé. Avait-il eu un problème ? Un accident ? Ou était-il juste temps pour lui de prendre sa retraite ?
Je n'en savais rien, mais il semblait que le jeune homme derrière le comptoir lui rendait honneur, car chaque enfant repartait avec une baguette qui lui convenait sans faire (trop) de dégâts dans le magasin, qui n'avait pas été rangé et dépoussiéré depuis un moment.

Lorsque fut son tour, l'homme m'adressa un bonjour tout à fait cordial, c'est pourquoi j'en fis autant.

"Bonjour monsieur, ma baguette s'est brisée, et j'aurais aimé savoir si vous pouviez la réparer..." Lui dis-je, replongeant la main pour la centième fois dans mon sac, en tirant la baguette, en miettes. Si seulement les déménageurs avaient fait un tant soit peu attention, je ne serais pas ici, et cette baguette aurait encore fait des tas de miracles !

Elle posa le bois irisé sur le comptoir, essayant de camoufler le crin qui dépassait légèrement, qui était passé du blanc éclatant et brillant au gris terne.

Cette baguette était vraiment en piteux état.

12/10/1982

Damon écouta la nouvelle cliente attentivement. Comme il l'avait pensé, cette jeune fille n'était pas une première année possédant déjà une baguette. Lorsqu'il vit cette baguette, il eut presque peur. Elle était vraiment très abîmée. Damon, depuis le peu de temps qu'il exerçait ce métier avait, heureusement, peu vue de baguette dans cet état. Cela lui fit de la peine.

Il la prit entre ses mains pour l'observer de plus près sans un mot pour sa propriétaire. Il fallait qu'il se concentre. Il la tourna délicatement, grimaça fortement en voyant le crin de Licorne. Curieux, il demanda toujours le regard posé sur la baguette blessée :

"Ebène, crin de licorne, 29,75cm et rigide ?"

Un désagréable frisson me parcouru lorsque le vendeur prit la baguette entre ces doigts. Je n'aimais pas trop qu'un inconnu -certes expert, mais un inconnu quand même- manipule sa baguette déjà bien endommagée. Ses sourcils froncés et sa mine, soucieuse ne présageait rien de bon.
Plus les secondes passaient, plus l'idée de voir un jour ma baguette, ma seule alliée qui m'avait suivie jusqu'ici, réparée me paraissait comme lointaine et inaccessible.

La grimace que fit le jeune homme en voyant l'état du crin confirmait de plus en plus mes craintes.
C'est alors qu'il s'adressait à moi (ou alors, peut être à lui seul), me faisant sursauter presque, tirant mes yeux de la baguette atrophiée. Il venait de me donner la composition exacte de ma baguette du bois, (bien que la couleur de cette dernière et le cœur apparent aidaient fortement), jusqu'à sa taille exacte.

Je savais pourtant que la réputation du magasin Ollivanders n'était plus à faire, mais je ne m'attendais pas à temps. D'autant plus que la baguette ne provenais pas de leur magasin, mais d'une boutique de maigre facture Française.

"Oui, c'est exactement ça." lui répondis-je, un brin en retard, franchement impressionnée.

Si il avait réussis un exploit tel que celui là, il allait peut être pouvoir réaliser l'impossible ?

"Pensez vous qu'il soit possible de pouvoir la réparer ?" Demandais-je, relevant les yeux vers le vendeur, rempli d'espoir.

12/10/1982

Encore une fois, Damon avait vu juste pour la composition de la baguette magique. Cela ne l'étonnait guère puisqu'il avait suivi un entraînement très strict avec son oncle mais c'était toujours très agréable pour lui d'avoir raison. Il jeta un regard à la jeune fille suite à sa question et lui affirma, désolé :

"Le bois aurait très bien pu être réparé mais le crin est... Mort !"

Damon n'utilisait pas le mot "mort" de façon familière mais parce que les cœurs des baguettes étaient comme vivants. Ils étaient l'âme de la baguette et là... Plus il la regardait, plus il était mal à l'aise.

"Je ne peux malheureusement plus rien faire pour elle."

Il la tendit à sa jeune propriétaire attendant de savoir ce que la cliente voulait de lui à présent.

Mort. Le crin est "Mort". J'aurais espéré tout, mais pas ça. Je jetais un regard horrifié à la baguette, comme si j'en avais été directement la principale responsable. J'en eu presque envie de pleurer. Non pas par ce que c'était la chose la plus importante que je possédais, mais uniquement par ce que ça devait être la dernière chose qui me rattachait à mon pays natal.

Je dû faire un effort herculéen pour lever mes bras ballants en direction de la baguette que me tendais le vendeur, avant de regarder les morceaux une dernière fois, et la remettre dans mon sac. Je ne voulais pas la jeter, ou l'oublier. Elle faisait partie de moi, et de mon passé.

Je regardais derrière moi, il n'y avait plus personne. La tristesse laissait petit à petit place à la colère. Un peu contre moi, contre ma mère, contre ce vendeur qui ne pouvait rien faire pour mon dernier bout de France qu'il me restait.

"Et bien, il m'en faudrait donc une nouvelle." Dis-je, légèrement froide, dans un soupir, en reniflant non seulement par ce que j'étais enrhumée, mais aussi par ce que cette histoire m'avait fait monter des larmes de rage aux yeux.
Je regardais de nouveau le vendeur, et me rappela que celui ci n'y était pour rien dans cette histoire. C'est pourquoi je rajoutais légèrement en retard un petit "S'il vous plaît", d'une voix étranglée.

12/10/1982

Le ton de la jeune fille ne plaisait pas du tout à Damon mais comme son oncle le lui avait appris, le client était roi.

*En tant que vendeur, ton but premier est de satisfaire ton client pour qu'il ressorte d'ici avec le sourire !* se rappela-t-il les paroles que son oncle lui avait si souvent dites.

Il prit sur lui-même en respirant à fond puis la jeune fille se reprit en ajoutant un "S'il vous plaît". Même si Damon trouvait qu'il avait un peu trop tardé, il tenta de passer outre et de se dire que la jeune fille tenait sans doute beaucoup à sa baguette. Ça lui pouvait très bien le comprendre. Il aimait trop les baguettes magiques pour pouvoir les considérer comme de simples objets inanimés.

"Pas de souci ! Restez droite deux petites minutes, ne bougez plus !"

Il contourna son comptoir et vint se poster devant la jeune fille à un bon mètre d'elle. Il ne voulait pas la mettre encore plus mal à l'aise. Il la regarda de haute en bas et fit plusieurs fois le tour d'elle.

Je sentais bien que j'avais froissé le vendeur. Tout mon être était désolé, mais les mots d'excuses restaient bloqués en pelote au fond de ma gorge. J'avais tué ma baguette, et pas de la plus noble des manières. Brisée comme une vulgaire brindille au fond de mon carton de déménagement. La chose la plus horrible qu'il puisse arriver à une baguette magique...

L'homme ne s'était pourtant pas dégonflé, et avait continué comme si de rien n'était. Son courage était à saluer.

Je m’exécutais donc, redressant mes épaules (et faisans craquer une de mes vertèbres au passage), mais le regard toujours baissé en direction du sol. Il fit plusieurs fois le tour de mon corps, qui était emmitouflé dans un gros pull malgré la chaleur, toujours à cause du rhume, en gardant une distance d'à peu près un mètre.

D'aussi loin que je me souvienne, la boutique "La baguette dorée", en France, ne prenait pas le moins du monde toutes ces précautions. Elle se contentait juste de fournir une baguette, puis une autre, puis une autre... Jusqu'à ce que le client se sente en adéquation avec la bonne. Je supposais donc que cette boutique (bien que les murs soient moins lumineux -à cause des étagères bloquant les fenêtres- et plus crasseuse) en restait pas moins beaucoup plus sérieuse.

Je relevais alors la tête, me frottant les yeux rougis, avant d'éternuer. Pour éviter de bouger, c'était raté...

"Oups, d... Désolée..." M'excusais-je presque en Français avant de me reprendre au dernier moment.

12/10/1982

Damon regardait tous les détails de la silhouette de la jeune fille. De ses cheveux fins à la courbure de son dos bien que masquée légèrement à cause d'un pull en passant par la pointure de ses pieds. Tous ces détails, bien qu'insignifiants pour un néophyte, étaient plus qu'importants pour le jeune vendeur.

*Du laurier ? Du noyer noir ? Non ! Ceci ne lui conviendrait pas ! Cela ne lui irait pas du tout.* pensa-t-il.

Il sortit de ses pensées lorsque sa cliente éternua. Il sourit, peiné que cette fille soit aussi malade en août. Bien qu'ils soient en Angleterre, le temps avait été très clément cet été-là.

"A vos souhaits !" lui dit-il avant d'aller au fond de sa boutique, une idée soudain à l'esprit.

Mon éternuement sembla le tirer de ses pensées. Il était très concentré, et ne faisais pas semblant.

"Merci !" Lui dis-je, à moitié en reniflant. Quelle plaie, d'être malade en plein mois d'Août...

Alors qu'il partit chercher probablement ma future baguette dans l'arrière boutique, je lorgnais un peu le choix proposé dans la boutique. Les boîtes étaient toutes sensiblement les mêmes, la seule chose qui devait probablement changer était la couleur de l'étui. Quelques baguettes étaient sur des présentoirs : Magnifiquement travaillées pour certaines, et laissées à l'état presque brut pour d'autre. Il était certain que l'élégance de certaines baguettes droites et presque polies ne me rendaient pas indifférente, regrettant presque que l'homme soit partit dans l'arrière boutique chercher celle qui lui conviendrait.

Mon ancienne baguette, maintenant en morceaux, était autrefois très jolie. D'un noir presque luisant, droite et sans défaut. Elle avait de jolies arabesques sur son manche, qui prolongeaient sur le haut de la lame. J'espérais sincèrement que celle qu'il allait me proposer allait en être tout aussi belle.

12/10/1982

Damon aimait tellement son travail qu'il connaissait l'emplacement de chaque baguette qu'il avait créée ou que son oncle avait faite juste avant de prendre sa retraite. Pas un seul centimètre de cette boutique ne lui était inconnu. Malheureusement, le magasin n'était pas très grand mais il y avait des milliers de baguettes dedans. Cela signifiait qu'avec les années, ils avaient dû s'arranger pour les ranger toutes. Il y avait des colonnes de boîtes jusqu'au plafond qui était assez haut. Et bien entendu, celle qui convenait à sa jeune cliente se trouvait tout en haut d'une colonne au fond de la boutique. Il était sûr à... 85, non 90% que c'était celle qu'il lui fallait. Il devait donc monter sur une échelle et retirer la boîte poussiéreuse sans tout faire tomber. Il prit son temps et réussit l'exercice à son plus grand étonnement. Il retourna à son comptoir, ouvrit la boîte qu'il lui tendit en lui indiquant :

"Cette baguette est faite en bois d'Aulne... Seuls les sorciers avec un fort potentiel magique ne sont acceptés par ces baguettes !"

Il préféra s'arrêter sur cette information et voir le contact entre la baguette et la sorcière.

L'attente me paraissait interminable. Les morceaux de ma baguette qui s'entrechoquaient entre eux quand je passais la paume de ma main dans ma poche me rassuraient, comme si il ne fallait pas s'inquiéter, je faisais le bon choix. Comme si elle me murmurait que de toute manière, c'était humain de faire des erreurs comme celle là, et que ça ne sera malheureusement pas la dernière.
Je ravalais ma colère, et ma tristesse. Mon bout de France était toujours là, dans ma poche. Je n'avais pas à m'en faire. Je la garderais précieusement avec moi comme un trophée, et quiconque mettra les débris à la poubelle sera immédiatement pulvérisé sur place.
Je me faisais le serment dans ma tête. Une promesse.

Le vendeur revint donc, après un petit moment, son trophée dans les mains. Une petite boîte toute simple, loin de la beauté dans laquelle se trouvait ma baguette en Ébène. Celle ci était grise et extrêmement poussiéreuse, comme si elle n'avait pas été touchée ni même regardée depuis une vingtaine d'années.

Cette baguette était-elle particulièrement exigeante ? Je savais que les baguettes avaient une affection particulière pour son sorcier, mais on ne s'en souciait guère, en France. Celle que l'on m'avait vendue m'avait tout de suite plu, je ne m'étais pas posée plus de questions.

L'homme ouvrit alors la boîte, dévoilant sous mes yeux écarquillé la baguette en question. Bois d'Aulne, correspondant à un "potentiel magique".
La baguette était claire, ce qui faisait radicalement la différence avec celle en Ébène, noire luisante.
Le bois était resté mat, et la lame, fine et polie. La manche quand à lui, n'était peut être pas taillé à même le bois : Il avait été ajoutée une partie en métal, luisant quand à lui, recourbé en une spirale s'enroulant sur lui même. Une petite inscription avait été rajoutée, mais j'étais trop loin pour pouvoir la déchiffrer.

Il me tendis alors la boîte. Légèrement intimidée, je m’exécutais sans un mot, sortant la jolie baguette délicatement de la boîte. Le contact était agréable, sans accro. Le contact avec le métal était d'abord froid, avant de se réchauffer petit à petit dans ma paume.

Je relevais les yeux en direction du vendeur, légèrement déconcertée. Qu'attendais t'il de moi ? Sans attendre plus d'indication, je murmurais dans mon Français bien à moi.

"Lumos".

La baguette s’exécuta sans broncher, comme n'importe quelle baguette magique l'aurait fait. Pensant qu'il ne se passerait rien de spécial, je tendis le bras pour remettre l'objet dans sa boîte, quand, en plein dans mon élan, une étrange sensation s'étendit du métal, -qui était à présent à une température un peu plus élevée, voire même complètement agréable- jusqu'au bout de mes sinus, qui se débouchèrent l'un après l'autre, jusqu'à ce que je puisse respirer normalement.

Interloquée, les yeux grand ouvert et les sourcils froncés, je reposais la baguette sur son support.

"Ça alors." Murmurais-je, en Français.

12/10/1982

Damon était interloqué. Pas parce que la baguette convenait parfaitement à sa jeune fille. En toute modestie, il pensait être assez bon dans son travail pour dégoter une baguette à un client. Encore aucun élève de Poudlard ou même un adulte, ne lui avait posé problème. Pas plus par le sort qu'elle avait utilisé. Non, il était interloqué parce que la petite brune avait parlé et qu'il n'avait absolument rien compris. Elle lui aurait parlé en Fourchelangue que cela aurait donné la même chose. Mais il était sûr d'une chose, son dialecte n'était absolument pas du Fourchelangue. Il leva un sourcil mais ne voulant pas être impoli, il ne lui demanda pas d'explication et il affirma :

"On dirait bien qu'elle vous a adopté !"

Les sensations restèrent comme marquée sur mon corps. C'était la première fois que je ressentais une sensation pareille. Si je venais bien d'assimiler une chose, c'était qu'Ollivanders n'avait pas sa réputation pour rien.
Cette baguette allait désormais être mienne, et bien que légèrement dégoûtée au premier abord à l'idée de posséder une nouvelle baguette, j'étais désormais heureuse de devenir sa propriétaire. Du fameux magasin d'Ollivanders, qui plus est.

Je pensais déjà à la lettre que j'allais rédiger à mes amis. Ils ne vont pas en revenir...

"On dirait, effectivement !" Dis-je en effleurant la lame, de nouveau dans la boîte poussiéreuse, comme si je cherchais à retrouver ces sensations qu'elle m'avait procurée. J'avais cette fois prononcé cette phrase en Anglais, sans m'en rendre compte. Plus je discutais, plus il n'améliorait, c'était indéniable.

"Toutes les baguettes, font ça ?" Lui demandais-je, relevant les yeux vers le jeune homme.

12/10/1982

Il sourit à sa cliente, attendri par sa question. Il était toujours comme ça lorsqu'une personne s'intéressait aux baguettes mais malheureusement, elles étaient assez peu nombreuses. En tout cas à son goût. Il était tellement passionné par les baguettes qu'il aurait voulu que tous les sorciers soient comme lui. Bien entendu, il était tout à fait conscient que cela était complètement impossible. C'est donc pour cela qu'il était ravi de pouvoir répondre à la brune :

"Non, non. Chaque alliance sorcier-baguette a sa propre alchimie et donc la reconnaissance est toujours unique. J'en ai vu tellement que je serai bien incapable de toutes vous les décrire mais certaines ont été magnifiques, d'autres grandioses. Mais ma préférée reste très simple. C'était celle d'une petite fille qui entrait à Poudlard en première année. Quand elle a pris sa baguette en bois de cerisier, des dizaines et des dizaines de fleurs de cerisier sont apparues tout autour d'elle. L'odeur est restée dans la boutique pendant plusieurs jours."

Il s'arrêta dans son anecdote. Comme toujours, il était parti très loin alors que l'adolescence lui avait posé une toute petite question.