Nouvelle rentrée, nouvelle vie

Benjamin rentrait en quatrième année. Le temps lui semblait passer tellement vite. Il avait encore l'impression d'être le timide première année mais il avait bien changé ou en tout cas, il l'espérait. Tellement de choses lui étaient arrivées l'année précédente qu'il n'en revenait pas lui même. Mais il ne fallait plus qu'il y pense. C'était une nouvelle année, une nouvelle vie, un nouveau départ pour lui et il le commençait ici dans le terrain de Quidditch.

Benjamin n'était toujours pas très à l'aise sur un balai mais il adorait regarder ses amis jouer, depuis les gradins. Il voyait son cousin, Barry, qui était maintenant en dernière année, volait entre Josh et Ian tandis que Louis et Wayne défendaient les buts. Bien qu'ils ne leur manquent un joueur pour faire un trois contre trois, Benjamin avait insisté pour rester assis sur un banc.

Installé ainsi, il pouvait les regarder s'amuser ce qui le faisait toujours bien rire et en même temps réfléchir sur ses bonnes résolutions. Il fallait qu'il ait une certaine ouverture d'esprit pour lui permettre de voir un délicieux avenir se profiler à l'horizon. Mais soudain, il entendit un bruit sur sa droite. Il tourna la tête et vit...

15 Janvier 2000

C'était le début de l'année et le temps était déjà frais. J'aimais la solitude. J'aimais le bruit de la nature en particulier celui du vent. Aujourd'hui, j'avais décidé de sortir m’aérer la tête. Pensant le terrain de Quidditch vide en ce début d'année je pensais avoir trouvé l'endroit idéal pour faire ce que je voulais ; rien.

Je marchais lentement dans l'allée du parc qui me séparait de mon objectif. Je marchais les yeux fermés pour mieux sentir les caresses du vent dans mes cheveux noirs. Noirs .. Comme ma vie.

Je commençais lentement à monter les marches des gradins. Je n'avais jamais essayé de les compter mais il devait au moins en avoir cinquante pour avoir le privilège d'avoir l'impression de toucher le ciel.
Je touchais au but et un sourire commença à éclairer mon visage -chose rare- quand soudain des éclats de voix me firent sursauter.
Je me retournais tellement vivement que je me pris les pieds dans ma cape et m'étalais de tout mon long dans un grand fracas.

Spoiler:

Benjamin tourna la tête et vit une fille tomber de tout son long dans les gradins qui étaient assez étroits. Il grimaça, ressentant presque la douleur et la gêne de l'étudiante ! Et encore elle avait eu de la chance de ne pas se prendre le coin d'un siège en bois dans la tête ou ailleurs. Finalement dans son malheur, elle avait eu de la chance.

Le Griffondor aurait pu se lever rapidement pour aller l'aider à se relever et il l'aurait fait, il y avait encore quelques mois mais il s'était rendu compte que plus il était gentil avec les gens, plus on profitait de lui. De plus, il pensait que s'il allait l'aider - chose qui aurait été plus que gentleman - elle aurait pu mal le prendre. Il ne voulait surtout pas qu'elle pense qu'il croyait qu'elle était une petite chose fragile qui avait besoin qu'un garçon lui tienne la main.

Ces dernières années, il avait appris certaines informations sur les filles et il comptait bien les mettre en pratique. Il aurait dû tourner la tête et faire comme si tout allait bien mais ça, il ne le pouvait pas. Il demanda alors :

"Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal ?"

15 Janvier 2000

Je n’eus pas le temps de dire ouf que j'étais déjà par terre. Heureusement pour moi je ne n'avais rien si on faisait abstraction de ma manche déchirée. C'était d'ailleurs une chance parce qu'habituellement, même la plus petite chut me donnait bleus et douleurs pendant quelques jours.

"Ca va ? Tu ne t'es pas fait mal ?"
Un garçon était assit non loin de l'endroit où je m'étais effondrée. En me relevant tant bien que mal je vis qu'il me fixait. A peu près mon age, brun, grand, assez mignon, imposant sans avoir l'air d'avoir envie de l'être.

"Non ça va merci!"
Le ton sec de ma réponse me surprit quelques peu ; moi qui avait pour habitude d'envoyer balader à peu près toutes les personnes qui me parlait. Mais ce garçon avait prit la peine de me demander si j'allais bien alors je lui fis un rapide sourire timide pour adoucir ma réponse.

La façon de la Poufsouffle (il avait vu son écusson sur sa cape dont une des manches avait été abîmée dans la chute) lui répondit le surprit un peu. Même s'il ne s'était pas levé pour l'aider, il s'était tout de même inquiéter pour elle ce qui ne méritait pas qu'on lui réponde sèchement. Bien qu'elle lui sourit après, Benjamin n'était pas très à l'aise avec elle. Il n'était pas venu au terrain de Quidditch pour se faire agresser par une inconnue mais pour regarder ses amis jouer. Il referma un peu plus son blouson au niveau du col, un léger vent lui donnait quelques frissons. Benjamin dit seulement un "ok" à la grande brune et reporta son attention sur le match improvisé. A ce moment-là, Ian marqua. Benjamin se leva, joyeux, en criant des "Bien joué" ou encore des "Bravo".

15 Janvier 2000

A la façon dont le jeune homme se détourna de moi je compris que ma réponse froide l'avait froissé. Sans que je sache pourquoi cela m'affecta quelque peu. Le pauvre quand même il ne m'avait rien fait. Mais aucune des personnes que j'envoyais sur les roses ne m'avaient fait quelque chose. Elles tombaient juste au mauvais moment de ma vie ..

"Je ne voulais pas te vexer, excuse moi .." dis-je presque en murmurant, quelque peu coupable.

Ma réponse me surprit, ce n'était pas dans mes habitudes .. Je n'eus pas vraiment l'envie, ou bien pas le courage d'ajouter quelque chose alors je tournais les talons pour redescendre tandis que le jeune homme encourageait ce qu'il me semblait être ses amis sur le terrain.

Il avait fini de féliciter ses amis quand il entendit la Poufsouffle qui était tombée, s'excusait ce qui sembla étrange à Benjamin. Elle lui répondait sèchement et deux minutes, elle s'excusait ? Il fronça les sourcils. Peut-être qu'elle avait été légèrement honteuse d'être tombée devant lui qu'elle ne connaissait pas. Soudain, l'idée lui paraissait plus que raisonnable. Lui-même n'aurait pas sauté de joie en se rendant compte qu'un étranger l'avait vu dans une situation peu flatteuse et pouvait ainsi le raconter à tout le château. Il haussa les épaules et lui répondit en se rasseyant :

"Tu ne m'as pas vexé !"

Il vit alors qu'elle s'apprêtait à partir. Il soupira très discrètement et ajouta gentiment :

"Ne pars pas à cause de moi !"

15 Janvier 2000

"Tu ne m'as pas vexé ! Ne pars pas à cause de moi !"

J'étais de nouveau plongée dans mes pensées mais la voix du jeune homme me ramena à la réalité. Ne sachant pas vraiment comment je devais interpréter sa dernière phrase je décidais de ne rien dire. Après avoir remonté ma manche déchirée, je vins m'asseoir près de lui.
En suivant son regard je vis qu'il était de nouveau plongé dans le "match" de ses amis.

Le Quidditch était un sport absolument fascinant ! J'avais été la batteuse de ma maison en début d'année dernière avant que mon devoir ne m'appelle ailleurs .. Que de bons souvenirs .. Mes yeux se perdirent dans le vague tandis que résonnaient les cris de l'équipe qui venait de marquer.

Benjamin était de plus en plus mal à l'aise. Quand il avait dit à la fille qu'il ne fallait pas qu'elle parte à cause de lui, il ne pensait pas qu'elle viendrait s'asseoir à côté de lui. Si près de lui. Depuis sa relation avec Kate, Benjamin n'avait pas été aussi près d'une fille et le fait qu'il ne la connaissait pas du tout, le rendait encore plus nerveux. Il essayait de se convaincre que ce n'était rien mais ça ne marchait pas du tout. Quand il entendit les cris de ses amis sur le terrain, il revint à lui comme s'il sortait d'un rêve et applaudit doucement. tout en jetant un coup d’œil en coin vers la Poufsouffle. Au bout de cinq minutes, à rester l'un à côté de l'autre sans dire un mot, Benjamin se décidé enfin. En revenant à Poudlard cette année, il avait choisi de changer et la situation actuelle le lui permettait alors il fallait qu'il se force.

"Je suis Benjamin au fait !"

15 Janvier 2000

Mais quelle idée avais-je eu de venir m'asseoir à côté de ce garçon?! Certes il avait l'air vraiment gentil et attentionné soit dit en passant mais, voilà plus de huit mois que je n'avais tenu une conversation avec personne mis à part Ali mon jumeau. Qu'allais-je bien pouvoir dire .. Sur cette réflexion, mes pensées se perdirent comme bien souvent et mon regard s'attarda sur les marques de terre laissées par mes chaussures sur le sol des gradins.

Le cri d'un des jeunes hommes sur le terrain me fit sursauter. *Décidément, ils s'en donnent à cœur joie eux* pensais-je pour moi même. Oui il y avait des gens capables de mettre leurs soucis de côté et de s'amuser. Des gens pas comme moi. Plus comme moi.
La voix du garçon à côté de moi me tira une deuxième fois de mes pensées. Ce n'était pas plus mal car comme à chaque fois que je pensais à mon passé mes yeux s’embuaient. Je tournais la tête vers lui et vis que c'était à moi qu'il venait de s'adresser.
"Et bien euh enchantée, moi c'est Nissrine." répondis-je en articulant bien mon prénom car bon nombre de gens arrivait à l'écorcher. Enchantée .. Plus ringard comme phrase pour répondre ça n'existait pas.

Je détaillais son visage discrètement. Visage anguleux. Sourcils épais. Lèvres qui ont toujours l'air de sourire. Ce visage me disait quelque chose ...
Je tournais la tête vers le terrain espérant qu'il n'avait pas remarqué que je le fixais.

La Poufsouffle avait mis un peu de temps pour lui répondre. Elle devait avoir la tête ailleurs, pensant à quelque chose et lui, il n'avait pas trouvé mieux que la déranger. Il était vraiment nul mais elle lui avait répondu et de façon assez agréable. Finalement, il ne l'avait peut-être pas tant importuné que ça.

"Nissrine !?" répéta-t-il comme pour mieux appréhender le prénom. "Ce n'est pas commun comme prénom. C'est de quelle origine ?"

La question n'allait peut-être pas plaire à la Poufsouffle. De plus, Nissrine était peut-être un prénom anglais mais il n'en savait rien. Il ne connaissait pas tous les prénoms qui existaient dans son pays. Mais la question était posée, tant pis. Il espérait juste qu'il n'allait pas gâchait la journée de Nissrine.

15 Janvier 2000

Ma réponse donna lieu à une question de la part du dénommé Benjamin. Question à laquelle je m'attendais plus ou moins ; ce n'était pas du tout la première fois qu'on me la posait.
"C'est un prénom d'origine arabe." lui répondis-je simplement.

J'avais une fois interrogé ma mère sur la signification de ce prénom étrange et elle m'avait répondu sans vraiment être sure, qu'il signifiait quelque chose comme "fleur sauvage". Mais préférant ne pas dire de bêtise je n'ajoutais pas ce détail.

Arabe ? Cela ne l'étonnait pas. La Poufsouffle avait tout du type arabe. La peau mate, les cheveux bien noirs, des yeux noirs aussi. Il aurait d'ailleurs pu le découvrir tout seul s'il avait pris deux secondes pour réfléchir mais au moins, ils avaient un peu discuté.

"Tes parents sont tous les deux arabes ?" demanda-t-il intéressé.

Benjamin était anglais de A à Z même son physique ne le montrait pas immédiatement puisqu'il était bien brun alors que la majorité des anglais (sa mère, la première) était blond ou encore roux. Benjamin aurait beaucoup aimé avoir des origines, française, américaines ou espagnoles par exemple mais rien de tout ça. Toute sa famille était dans la même région d'Angleterre.

"Vous êtes originaires de quel pays ?" ajouta-t-il.

15 Janvier 2000

Jamais je n'aurais dû m'asseoir ici, jamais. Sans s'en apercevoir le sorcier appuyait là où ça faisait mal. Je sentis ma mâchoire se crisper mais mes jambes refusèrent de bouger.

"Ma mère est... était arabe. Une arabe d’Arabie Saoudite commençais-je, et mon père écossais j'ai grandi là-bas. Et toi?"

Je me dépêchais de finir ma phrase. J'avais grandi en Ecosse et passé toutes mes vacances en Arabie. Et tout ce qui me rappelait ma mère ne devait pas venir obstruer mes pensées. Pas devant un inconnu.

Je rabattis une mèche de cheveux noirs devant mon visage et me décalais légèrement vers le bout du banc. Mes défenses reprenaient le dessus, c'était plus fort que moi.

Benjamin comprit tout de suite qu'il avait fait une erreur, une grosse erreur. Il avait tout de suite remarqué sa mâchoire se contracter. Mais il n'apprit sa maladresse que lorsqu'elle utilisa le passé pour parler de sa mère. Il aurait voulu lui dire qu'il était désolé de cette perte mais c'était un mot vide de sens pour lui. En plus, il ne connaissait pas le mère de Nissrine, ni les circonstances. Cela aurait été déplacé selon lui.

Il n'avait pas perdu ses parents, il avait eu la chance d'assister à aucun enterrement pour une personne de sa famille. Il pouvait malgré tout percevoir légèrement la tristesse et la douleur qu'elle devait ressentir mais il ne comprenait pas pourquoi elle se mit à le fuir comme elle le fit. Peut-être parce qu'elle ne le connaissait pas. Sinon elle aurait su qu'il ne lui aurait posé aucune question sur sa vie personnelle. Il n'était pas très adepte des questionnements de ce genre en temps normal (ne voulant pas répondre lui-même à ces questions) alors, là, il ne l'aurait jamais fait, trop respectueux de la douleur de la Poufsouffle.

"Moi, je suis anglais..." dit-il doucement, comme s'il avait peur de l'offusquer.
"Pur souche !" tenta-t-il de plaisanter.
"Toute ma famille habite dans le Nord de l'Anglettere. Vers Leeds !" précisa-t-il inutilement.

15 Janvier 2000

Je fus agréablement surprise de la délicatesse dont le jeune homme fit preuve en ne me posant aucune question sur ma famille et mes origines. Et en ne disant aucune phrase du style "Je suis désolée" qui selon moi ne rimaient absolument à rien, sauf dans le cas où la personne en face vivait ou avait vécue la même chose. J'avais appris à la masquer mais peut-être que cette fois la douleur avait percé mes yeux noirs.

"Leeds? C'est vers Manchester ou je suis complètement à côté de la plaque?" demandais-je pour dériver la conversation de son sujet initial.

J'aurais voulu quitter cet endroit. J'avais peur. Peur qu'il me pose des questions auxquelles je n'arriverais pas à répondre. Peur qu'à force de toujours être confrontée aux gens de l'école je ne réussisse pas à maintenir toute les barrières que je m'étais créées dans la solitude.
Mais je ne pouvais pas. Inconsciemment je ne voulais pas le blesser, il avait été si délicat.

Benjamin ouvrit la bouche, interloqué par la question parce que pour lui, Leeds était une grande ville que tout le monde connaissait mais il oubliait un peu trop facilement que lui, était un né-moldu qui avait toujours vécu à côté de Leeds. Nissrine lui avait dit elle-même, elle habitait en Écosse, elle n'était même pas Anglaise. Il lui répondit alors :

"Oui, c'est à peu près à une heure de route !"

Il bougea légèrement la tête, un peu mal à l'aise.

"J'habite pas tout à fait à Leeds." expliqua-t-il pour se donner une certaine contenance.
"En fait, je suis de Barnard Castle qui est à une heure et demi de Leeds. Mais quand je dis Barnard Castle, personne ne connait alors je parle de Leeds qui est la plus proche et la plus grande ville vers chez moi."

Il s'arrêta de parler en espérant que Nissrine n'ait pas pris peur. C'est avec ce genre de réaction qu'il se rendait compte qu'il avait bien changé. Il y avait encore deux ans, quand il était mal à l'aise, il ne parlait pas ou pire, bégayait. Aujourd’hui, c'était terminé, dans de telles situations, il déblatérait des bêtises.

"Excuse-moi..." marmonna-t-il.

Il baissa la tête et sentit une goutte tomber sur sa nuque. Il espérait fortement qu'il ne se mettrait pas à pleuvoir.

15 Janvier 2000

Ma question déclencha un bon nombre d'explications de la part du dit Benjamin. Moi qui n'avait plus l'habitude de communiquer vraiment et pour qui les dialogues se résumaient aux lignes de mes livres j'étais quelques peu perdue et il me fallu un temps de réaction avant de répondre. "Je m'en souviendrais au cas ou mon père cherche un coin tranquille un jour pour les vacances en Angleterre on ne sait jamais."
Je lui fis un léger sourire, ne sachant plus quoi dire. Je ne savais pas vraiment si j'avais envie qu'il continu de me parler ou si je préférais partir maintenant, avant de me mettre à dire quelques choses que je ne devrais pas dire.

Benjamin eut un sourire avant de dire, sur un ton amusé :

"Ca pour être tranquille, on est tranquille !"

Il se retint de rire. Sa ville n'était pas très grande mais il y avait ce qu'il fallait. Un supermarché, une poste, des pubs, des restaurants et des magasins. Avec ses amis moldus, ils allaient toujours dans la forêt qui était juste à la sortie de Barnardcastle et ils marchaient, se cachaient souvent pour que les adultes ne les retrouvent pas et jouaient. Il avait fait pas mal de courses de vélo aussi. Il en avait pas forcément gagné beaucoup mais il aimait bien en faire.

"En tout cas, c'est un super endroit pour se reposer." affirma-t-il.

Par la suite, ils ne se parlèrent pas. Benjamin observait ses amis qui jouaient toujours mais son esprit n'y était plus. Il ne voulait pas être trop ridicule face à Nissrine vu qu'ils venaient de se rencontrer.

15 Janvier 2000

Finalement le jeune homme n'était pas trop encombrant ni trop bavard et je décidais de rester assise à coté de lui. Je lui fis un sourire discret mais ne dis rien ; le silence est le meilleur des bruits. Seul venait le briser les cris des sorciers qui jouaient sur le terrain. Mais hormis cela, le parc de Poudlard sur lequel j'avais vu était un paradis pour les amoureux de la nature.
Le vent faisait s'agiter les feuilles qui semblaient danser comme des fées, il faisait bouger la surface du lac lui donnant ainsi un air vivant. Au loin, sans les voir, on pouvait entendre les chants de nombreux oiseaux différents, dont j'avais appris à reconnaitre certains comme le rossignol.
Soudain, un bruit beaucoup moins agréable que les cris des joueurs se fit entendre ..

Le silence entre Nissrine et lui durait depuis bien longtemps à présent pour le Griffondor. S'ils avaient été amis, ce silence n'aurait pas dérangé Benjamin mais là, il le mettait un peu mal à l'aise. Il avait l'impression désagréable que le moindre de ses gestes serait décortiqués par elle. C'était peu probable mais, c'était assez gênant quand même. En plus, Benjamin n'était pas habitué aux filles qui ne parlent pas. Ses nouvelles ou anciennes amies bavardaient tout le temps même lorsqu'elle n'avaient rien à dire et la pire, c'était sa petite sœur qui était une véritable pipelette. Il soupira au moment où un bruit impressionnant lui fit tourner la tête à toute vitesse. Le bruit que Benjamin n'avait pas réussi à identifier ne venait sans doute pas de très loin pour qu'il puisse l'entendre mais il avait semblé tout de même être étouffé par la distance.

"C'était quoi ?" demanda-t-il en cherchant du regard l'origine du bruit.

15 Janvier 2000

Etant donné que j'étais au bout du banc et qu'il n'y avait par conséquent que peu de place disponible, je faillit me retrouver par terre pour la deuxième fois consécutive tant je me retournais avec violence.
Je cherchais des yeux quelqu'un qui n'aurait pas la conscience tranquille mais hormis les gradins en face, nous étions seuls sur cette partie du stade. J'avais l'impression que quelqu'un avait fait voyager mon esprit. Je n'avais plus l'habitude des bruits violents, plus l'habitude d'être entourée. Je sentis une goutte de sueur froide rouler sur ma nuque et aller se perdre dans le tissu de ma cape. Je commençais à sentir venir les premiers symptômes des crises de paniques que j'ai maintenant l'habitude de faire.

Un mouvement attira mon attention et je me levais d'un bond, contrôlant à grande peine le tremblement de mes jambes, pour jeter un coups d'œil sous un banc un peu plus loin ..

Nissrine ne lui répondit pas et quand il la regarda, il ne se demanda pas pourquoi elle était restée silencieuse. Elle semblait complètement paniquée ou en tout cas, son comportement le laissait supposer. Elle faillit tomber du banc puis se leva brusquement pour aller voir ce qu'il y avait sous un autre gradin. Même si Benjamin n'avait jamais fait partie des plus courageux de Poudlard, il se leva à son tour, ce n'était pas à Nissrine d'aller. Il ne voyait pas trop ce que ça pouvait être mais il avait fini par apprendre qu'il fallait se méfier dans le monde magique. Il enjamba une rangée de banc et descendit jusqu'à celle où le regard de Nissrine s'était porté. Au même moment, Ian se mit à voler à deux mètres de lui et lui lança :

"Tu nous le lances, s'il te plaît ?"

Benjamin fronça les sourcils mais ne répondit rien. Il ne voulait pas avoir l'air ridicule. Si Ian lui demandait de lui passer ce qui se trouvait sous le banc, c'est que la chose n'était pas dangereuse. Il se mit accroupi et vit un souaffle écarlate qu'il connaissait puisque c'était celui de son cousin. La balle qui avait été ensorcelée bougeait dans tous les sens ne trouvant pas de sortie. Il tendit les bras, l'attrapa facilement et le libéra en se redressant.

"Merci !" s'écrièrent tous ses amis en même temps avant de reprendre leur match.

15 Janvier 2000

Un souaffle ... Mais qu'est-ce que j'étais bête.. J'avais frôlé la crise de panique pour une vulgaire balle rouge! Benjamin récupéra l'objet fou de sous le banc et le relança a ses amis qui e remercièrent vivement, heureux de pouvoir reprendre leur partie.
Honteuse, je levais timidement les yeux vers le jeune homme et m'excusait silencieusement d'avoir paniqué pour rien.
Il fallait vraiment que je me change les idées ! Pourquoi pas aller courir? J'y penserais la prochaine fois que je me sentirais étouffée dans les murs de ce château, murée dans ma solitude et sans personne a qui parler.

Benjamin regarda un instant ses amis se remettre à jouer. La prochaine fois, il leur proposerait peut-être un jeu moldu comme le rugby, sport dans lequel il était plus à l'aise que dans le Quidditch. Déjà, au rugby, il n'avait pas besoin de se mettre à dix mètres du sol et il préférait se prendre des coups de ses coéquipiers dans une mêlée que venant d'un cognard allant à toute vitesse qui le fasse tomber d'un balai. Oui, il leur proposerait. Il reporta son attention sur Nissrine qui était un peu en retrait par rapport à lui. Elle semblait honteuse mais il ne voyait pas pour quelles raisons.

"Je me demandais bien ce que c'était que ce bruit ! Je commençais à flipper à peu." lui dit-il pour briser le silence qui les enveloppait depuis un moment déjà.

» Une nouvelle amie